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Heureuse alliance

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   Comme le phœnix renait invariablement de ses cendres toujours plus puissant, la vie va, entre cendre et feu, entre ombre et lumière, entre douleur et joie, entre contractions et détente, de naissance en renaissance, vers la naissance à soi. Saut aux confins du mystère pour le philosophe: le sommet de la vie ne se situe pas au moment de l'arrivée à l'âge adulte, pour l’âme humaine. Échappant aux lois purement biologiques, celles de l’âme végétale ou animale, qui atteint le sommet de la vie lorsqu'elle peut engendrer, l’âme humaine au contraire tend sans cesse vers la source de son être. Et le coach, philosophe praticien, de célébrer cette puissance de renaissance, toujours possible. Vers où allons-nous donc, pour que ne cesse jamais notre développement intérieur? Le philosophe comme le coach se taisent et laissent place à la liberté intérieure souveraine et inviolable de chaque être lorsqu'il cherche la lumière et advient à lui-même.

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      La mission professionnelle du coach ne se réduit donc pas, selon moi, à celle du conseillé ou de l’entraineur, loin s'en faut. Le coach n’est pas là pour apporter des solutions toutes faites et efficaces afin de venir à bout de quelque blocage. Inversement, le philosophe ne se réduit pas à une personne parvenue à s’élever au-dessus des contingences de ce monde, regardant du haut de sa sagesse les petits soucis qui nous agitent. Ces visions réductrices rendraient ces deux disciplines dichotomiques et somme toute superficielles. Au contraire, j'estime que c’est par leur heureuse complémentarité que l’une et l’autre accomplissent leur plein potentiel.

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      Une solution toute faite, apportée facilement et rapidement par le coaching, risque fort de ne pas parvenir à être appliquée à long terme si elle n’est pas en profonde adéquation avec les aspirations les plus profondes d'une personne, avec sa finalité de vie. Un regard bien plus profond, un regard non pas d’efficacité ou de performance mais un regard de sagesse, est de rigueur ici. Le coach, dans une virtuose délicatesse, juste par la puissance de son questionnement ouvert et vierge de tout jugement, s’efface pour laisser le personne puiser à la source de ses propres potentialités de vie. Il soutient la personne dans son envol, en lui ouvrant le champ inouï des possibles qu’elle-même va choisir. Puis il se retire ; sa joie étant dans la liberté de l’autre. Qu'est-ce que la liberté?

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      Question philosophique s’il en est, le coaching y répond par la pratique. Et qu’est-ce qu’une question philosophique si elle n’est pas aussi une réponse à vivre ? On n’est pas libre en soi, on est libre de quelque chose et en vue d’autre chose. Le coach est simplement là pour rappeler à la personne qu’elle a non seulement la puissance, mais aussi la permission et surtout d’abords la possibilité de se libérer de ses peurs avant tout. En vue de quoi ? Toutes les actions, accomplissements ou objectifs à atteindre ne suffiront pas à combler le vide qu’avait creusé la peur, si la personne ne se reçoit pas d’abords pour qui elle est, profondément, mais aussi juste pour qui elle est.

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      Ce moment où le coaching rejoint le regard de sagesse philosophique, est au-delà des mots. C’est un touché d’être, où le cœur et l’intelligence ne font plus qu’un. Au plus profond du coaching, ce n’est donc pas la quantité de ce qui est dit qui importe, ni même la qualité, ni même ce qui est dit, mais la présence, à soi et à l’autre. Ainsi, l’essentiel du coaching se passe dans les temps de silence. Le silence du philosophe qui contemple l’être, le silence de l’intelligence à son apogée, là où elle s’épanouit dans l'accueil de l'autre dans oute sa singularité.

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      Le philosophe contemple le sens, et quel sens à cette contemplation elle-même, si ce n’est pour y être présent jusque dans l’incandescence du cœur ? Comment cette contemplation peut-elle aller jusqu’au bout, sinon par la présence au mystère de l’autre, par lequel le nouveau et l’inédit surgissent toujours là où on les attend le moins ? Qu’est-ce que la contemplation de ce qui est, si ce n’est pas pour être pleinement, pour vivre sa vie en acte, pour déployer l’envergue de ses ailes à la largeur de nos désirs les plus profonds ?

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      Le philosophe entraine le coach dans les profondeurs de ce qui donne sens, le coach met ce sens en acte. Heureux mariage qui permet à l’un comme à l’autre d’aller au-delà d’eux-mêmes, pour aller au bout d’eux-mêmes.

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