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Un exemple concret de coaching

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  Imaginons que votre plainte soit la suivante : "Je ne parviens pas à perdre mes quelques kilos en trop". Voici le chemin que pourrait prendre le coaching, de façon bien sûr hypothétique.

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      Ce que le coach ne vas pas faire, c’est vous livrer des recettes alimentaires ou autres programmes de fitness. Il n’est pas diététicien, il n’est même pas celui qui sait ce qui est bon pour vous. Et il va encore moins vous faire la morale. Le coach va beaucoup plus loin. Il va vous laisser la place, toute la place, la place que vous essayez d’ailleurs peut-être de prendre en prenant du poids ! Ou pas. C’est vous qui savez. Ou pas. On avance ensemble dans le noir parfois, mais de question en question, ce sont des petites flammes qui s’allument jusqu’à ce que le tableau révèle une forme, un sens. Le coach n’a pas des réponses, lesquelles apportent parfois des appuis confortables. Mais qui dit appui, dit aussi stagnation. Il a des questions qui dérangent, bousculent un peu, créent de petite fissures dans les habitudes et laissent ainsi passer de nouvelles lumières.

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      Autrement dit, ce qui est le plus important dans le processus du coaching n’est pas le résultat. L’atteinte des objectifs est vivement souhaitée, mais l’essentiel est encore ailleurs. Il est tellement ailleurs que parfois l’atteinte d’objectifs qu’on s’était fixés au départ devient relative. Relative à quoi ? A la prise de conscience de la façon dont on fonctionne. Au sens qu’on a trouvé à l’intérieure de soi. Et par là même à cette liberté de choix nouvellement acquise.

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      Revenons à l’exemple concret de la plainte initiale. « Je ne parviens pas à perdre les kilos que j’ai en trop ». Qu’est-ce qui vous empêche d’avancer vers votre objectif ? Que vous faut-il pour vous mettre en marche vers lui? Pour qu’il y ait motivation, il est bon d’aller vers quelque chose de positif. Comment transformer déjà votre plainte truffée de négations en un objectif positif à atteindre ? « Je ne parviens pas » peut devenir « je voudrais » ou carrément « je décide de ». Et « perdre les kilos en trop » peut devenir « retrouver un corps athlétique ». C’est vous qui décidez.

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      Ça ne revient pas au même car le cerveau n’entend pas la négation. Si je vous dis de ne pas penser à un éléphant rose vous pensez à un éléphant rose. Si vous voulez perdre du poids ou des kilos, non seulement votre cerveau reste fixé sur le poids et les kilos, comme s’ils représentaient une fatalité, mais en outre il peut être inconsciemment effrayé par le verbe "perdre". Ça pourrait même être une blessure liée à une perte qui vous incite à manger trop pour combler un sentiment de vide angoissant. Vous l’aurez compris, le coach va aider par son questionnement à dévoiler la forêt que peut cacher l’arbre en cherchant le fond du sens que vous accordez aux mots que vous utilisez.

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Où se situe réellement le problème ? Si vous dites avoir des bourrelets en trop, qu’est-ce que cela signifie ? En trop par rapport à quoi, à qui ? Quelle image avez-vous de vous-même ? Cette image est-elle dépendante du regard des autres ? De qui ? Pourquoi ? En quoi et pour qui est-ce important que vous soyez plus mince ? Que représente pour vous un corps athlétique ? Le but des premiers questionnements est d’être sûr que l’objectif est vraiment votre objectif. Est-ce que les exigences que vous vous donnez correspondent à vos désirs personnels les plus profonds ? Autrement dit, êtes-vous pleinement libre dans le choix de votre objectif ?

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      Cela revient à déblayer l’essentiel de ce qui est secondaire. Ici par exemple, il se pourrait que l’essentiel du problème ne soit pas les bourrelets, mais plutôt celui de manger parfois des quantités énormes de façon non contrôlée, comme dirigée par un besoin impérieux, presque une question de survie. On entre alors dans une phase essentielle de reconnaissance du problème tel qu’il est vraiment. Il peut arriver que l’obsession à vouloir un changement soit même là pour cacher un problème plus profond. Quand on a atteint cette profondeur, on peut aller encore plus loin, vers l’acceptation plénière que ce problème est là pour une raison, et donc pour une bonne raison. La nature ne fait rien en vain.

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      Si vous ne contrôlez plus votre gourmandise, quel besoin cherche à être assouvit à ce moment là ? Qu’est-ce que cela comble ? Cela se produit en quelles circonstances ? Si ce comportement est juste pour vous à ce moment là, c’est pourquoi ? Quelle émotion ou sentiment sont là avant de passer à l’acte ? Au moment de l’acte ? Et après ? Sont-ils agréables ou désagréables ? Par exemple s’il s’agit de soulagement au moment même, c’est le soulagement de quoi ? Si c’est un sentiment de liberté, ça serait par rapport à quoi ? Et si cet abus de nourriture était le miroir d'un autre abus, ça serait lequel? Ou s’il consistait en une fuite, ça serait la fuite de quoi? Une fois que ce qui nous fait peur ou que ce qui nous manque est dévoilé, peut commencer une vraie démarche d’acceptation plénière, passage obligé avant le lâcher prise.

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      Les premiers actes que le coach va vous inciter à poser consisteront donc, contre toute attente, et dans un premier temps, à ne pas vous restreindre dans vos moments de frénésie alimentaire. Au contraire. Ils consisteront à les vivre pleinement, en conscience. Plus encore, sans culpabilité. Et plus encore comme des moments de lumière. Car nos zones d’ombre nous posent problème uniquement parce qu’on les fuit. Si on y fait face, elles ne sont plus là que pour qu’on y mette de la lumière et que la lumière grandisse donc. Elles sont souvent ce qu’il y a de plus important à nous révéler sur nous-même pour pouvoir avancer. En cela, elles sont nos zones de lumière les plus profondes.

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      Ainsi il arrive que cette invitation à se regarder soi-même avec davantage de bienveillance, de douceur, d’empathie et de gratitude suffise à remplir un grand vide, caché jusque là par notre regard fixé sur un autre objectif qui nous figeait dans la culpabilité. Et voilà qu’en remplissant ce vide, tout à coup l’objectif devient bien plus facile à atteindre, de lui-même, simplement parce qu’on y a mis de la conscience, parce qu’une finalité plus élevée mobilise notre énergie, parce que la vie a plus de sens.

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